.Érèbe ) Admin
Nombre de messages : 1122 Age : 31 Localisation : Parîs Famille : Armentia x3 Date d'inscription : 09/08/2008
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| Sujet: # Histoire Dim 10 Aoû - 20:37 | |
| Histoire
« Toutes les histoires commencent pareil Rien de nouveau sous la lune Pour qu'une étoile s'éteigne Il faut qu'une autre s'allume »
Assis-toi, petit. C’est l’heure de l’Histoire. Tout les jeunes y passent, tu sais. Elle peut paraître barbante au premier abord. Une histoire d’amour à l’eau de rose. Pourtant, c’est à cause de cette histoire que notre monde est tel qu’il est. Que notre monde est divisé. Que notre monde n’éprouve que haine envers l’inconnu, envers l’Etranger. A cause d’une histoire d’amour à l’eau de rose. A cause de notre histoire.
J’y étais. Oui, tu peux relever tes sourcils en doutant de cette vérité. Mais ma peau rappeuses et mes os qui me font souffrirent témoignent de mon âge. Deux familles, déjà à cette époque. Armentia. Sarastea. Mais, au contraire de maintenant, il n’y avait aucune rivalité entre les deux clans. Juste de l’indifférence. Je faisais partie d’une de ces deux familles, Armentia. Etant déjà trop âgée pour des tâches demandant un effort physique, on m’avait confié le rôle de nurse. Nourrice, si tu préfères. On m’avait confié une jeune pouliche, déjà trop turbulente : Eurydice. Malgré quelques problèmes entre nous, la vie s’écoulait paisiblement. Ses parents étaient bien trop occupés pour s’occuper d’elle ; Penthé, son frère, courrait les juments, aussi étais-je sa seconde mère, je pourrais presque dire sa confidente.
6 ans. Voilà le cap qu’elle venait de passer. Une jument, à présent. J’étais folle de croire que tout serait comme avant. Que tout continuerais sans aucune résistance. Orphée. Enfant d’un des membres de Sarastea. Au début, cela ne paraissait être qu’un petite romance de jeunesse, et c’était avec un regard bienveillant que je les observais, alors qu’ils découvraient les joies de l’amour. Sauf qu’un jour, alors qu’elle se confiait à moi, je compris enfin la véritable ampleur de leur amour. De leur passion, devrais-je dire.
« Et que Dieu me pardonne si je trahis mon père Et que Dieu m'abandonne je n'crains pas sa colère Alors tu vois Le monde ce soir je m'en fous Car ce soir j'aime un homme »
Elle était pleine. Elle l’aimait, inconsciente. Elle rêvait de s’enfuir avec lui, loin, loin, là où personne ne pourrait les retrouver. Qu’ils vivraient d’amour et d’eau fraiche. Naïve.
« Et voilà qu'elle aime et voilà qu'elle ose Que son cœur explose et voilà qu'elle aime Et vous qui savez que l'amour peut tuer »
Sauf que les deux amants semblaient hésiter. Et le ventre d’Eurydice commencait à se gonfler, jusqu’à ce que cela ne fit plus aucun doute. Pourtant, seul son frère s’en rendit compte. Et, sous la menace, il obtint sa confession. Laissant derrière lui la jument, il partit, décidé à le tuer. Car il avait taché son honneur. Penthé était blessé à jamais par sa sœur.
« C'est le jour, c'est le jour, c'est le jour, c'est le jour Le jour où les hommes se battent Le jour l'orage éclate Je vais le tuer non blesser Comme elle me blesse »
Quand Eurydice vint me trouver, larmoyante, la voix brisée, je ne la crus pas. Cette histoire de vengeance semblait tellement irréelle .. Tellement impossible .. Pourtant, elle me persuadait. Il fallait que j’y ailles. Que je sauve son bien aimé. Je la laissait derrière-moi, ce soir là. Acte que je ne me pardonnerais jamais.
Le spectacle était horrible. Les deux êtres ne voulaient que la mort de l’autre. La mort dans d’atroces douleurs. Et ce n’était pas moi qui réussirais à les séparer. Le Destin devait suivre son court. L’un des deux devait mourir. Et c’est une chanson qui réussit à détourner mes yeux de l’horreur qui se déroulait devant moi.
« La vie sans toi n'est qu'un mot Je t'aime trop Pour que ce soir le jour se couche Sans le goût de toi sur ma bouche »
Ma petite chérie .. Elle était là, à quelques mètres à peine, sur le flanc, incapable de mettre debout la pouliche qui, désespérément, cherchait à boire. Qui, désespérément, attendait un mouvement de sa mère. Qui, désespérément, cherchait un être vivant. Eurydice était morte là, incapable de surmonter une épreuve qui n’était pas de son âge.
La pouliche fut élevée loin, loin de ces terres, comme l’avait désiré Eurydice. Elle s’appelait Niobée, et j’essayais avec toute ma volonté de l’empêcher d’avoir le moindre contact avec le monde extérieur. Sauf qu’un jour, elle apprit ses origines. Et sa condition de bannie par les deux familles. Car maintenant une haine mortelle avait prit la place de l’indifférence.
« Dans nos maisons coule un poison qui a un nom Comme un serpent dans vos âmes Qui vous fait juge mais vous condamne Je la vois brûler dans vos yeux Qui fait de vous des malheureux La haine »
Je n’ai plus jamais eu de nouvelles de Niobée. Elle a du vivre sa vie, en essayant de fuir son passé, je suppose. Pourtant, cette histoire ne s’était pas finie avec la pouliche, non. Car un soir d’été, un soir où la lune était pleine, une mélodie remplie de tristesse s’éleva dans le noir, non loin de moi.
« C'est fini, je m'en vais Enfin trouver l'oubli trouver la paix Je suis si fatigué Je ne veux plus rien savoir Simplement m'allonger Retrouver mon Eurydice pour l'éternité »
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